Engagements par axe de travail

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Axe de travail 1 : Une plus grande transparence

Les organisations humanitaires et les donateurs s'engagent à :

1. Publier des données exactes, transparentes, harmonisées et de qualité sur le financement humanitaire dans les deux ans suivant le Sommet mondial sur l’action humanitaire à Istanbul. Nous considérons que l'IATI constitue une base pour répondre au besoin d'une norme commune.

2. Utiliser une analyse de données appropriée, en expliquant le caractère distinct des activités, des organisations, de l’environnement et des circonstances (par exemple, la protection, les zones de conflit).

3. Améliorer la plate-forme numérique et interagir avec une base de données commune et ouverte pour garantir :

  • la responsabilité des donateurs et des intervenants par des données ouvertes à tous, à des fins d’extraction et d’analyse;
  • des améliorations dans la prise de décision, basées sur une meilleure information;
  • une charge de travail réduite au cours du temps résultant de l'acceptation par les donateurs de normes communes de données à des fins de reporting; et
  • la traçabilité du financement des donateurs tout au long de la chaîne de transaction jusqu'aux derniers intervenants et, si possible, jusqu’aux personnes affectées.

4. Soutenir la capacité de tous les partenaires à accéder aux données et à les publier.

Axe de travail 2 : Davantage de soutien et de moyens de financement à destination des intervenants locaux et nationaux

Les organisations humanitaires et les donateurs s'engagent à :

5. Accroître et soutenir les investissements pluriannuels dans les capacités institutionnelles des intervenants locaux et nationaux, y compris les capacités de préparation, de réponse et de coordination, en particulier dans les contextes fragiles et où les communautés sont vulnérables aux conflits armés, aux catastrophes, aux épidémies et aux effets du changement climatique. Nous devrions y parvenir grâce à la collaboration avec les partenaires du secteur du développement et intégrer le renforcement des capacités dans les accords de partenariat.

6. Mieux comprendre et travailler afin d’éliminer ou réduire les obstacles qui empêchent les organisations et les donateurs de créer des partenariats avec les intervenants locaux et nationaux pour réduire leur charge administrative.

7. Soutenir et compléter les mécanismes nationaux de coordination lorsqu'ils existent et inclure les intervenants locaux et nationaux dans les mécanismes de coordination internationaux, le cas échéant et conformément aux principes humanitaires.

8. Atteindre, d’ici à 2020, un objectif global agrégé d’au moins 25% de financement humanitaire à destination des intervenants locaux et nationaux, aussi directement que possible, pour améliorer les résultats pour les personnes touchées et réduire les coûts de transaction.

9. Élaborer, avec le Comité permanent inter-organisations (IASC), et mettre en place un marqueur de « localisation » pour mesurer le financement indirect et direct aux intervenants locaux et nationaux.

10. Utiliser davantage les outils de financement qui augmentent et améliorent l’aide fournie par les intervenants locaux et nationaux, tels que les mécanismes de financement groupés axés sur les pays (CBPF) dirigés par les Nations Unies, le Fonds d'Urgence de Secours aux Sinistrés de l’IFRC (DREF) et les fonds communs et autres gérés par des ONG.

Axe de travail 3 : Accroître l'utilisation et la coordination de programmes basés sur des transferts monétaires

Les organisations humanitaires et les donateurs s'engagent à :

11. Accroitre l'utilisation régulière de l'argent parallèlement à d'autres outils, y compris l’aide en nature, les prestations de services (dans le domaine de la santé et de la nutrition) et les bons. Utiliser des indicateurs pour mesurer les augmentations et les résultats.

12. Investir dans de nouveaux modèles de prestation pouvant être développés par la suite, tout en identifiant les meilleures pratiques et en atténuant les risques dans chaque contexte. Utiliser des indicateurs pour suivre leur évolution.

13. Construire une base de données, pour évaluer les coûts, les avantages, les impacts et les risques liés aux liquidités (y compris dans le domaine de la protection), relative à l’aide en nature, aux prestations de services et aux bons, ainsi qu'à des combinaisons de ces derniers éléments.

14. Collaborer, partager des informations et développer des normes et des lignes directrices pour les programmes basés sur des transferts monétaires, afin de mieux comprendre leurs risques et leurs avantages.

15. Veiller à ce que des mécanismes de coordination, d’exécution, de suivi et d’évaluation soient mis en place pour les transferts d’argent.

16. L'objectif est d'accroître l'utilisation des programmes basés sur des transferts monétaires au-delà des faibles niveaux actuels, le cas échéant. Certaines organisations et certains donateurs peuvent souhaiter définir certains objectifs.

Axe de travail 4 : Réduire les coûts de duplication et de gestion avec des revues périodiques fonctionnelles

Les organisations humanitaires et les donateurs s'engagent à :

17. Réduire les coûts et mesurer les gains d’efficacité pour distribuer de l'aide grâce à la technologie (y compris verte) et l’innovation. Les organisations humanitaires fourniront les étapes détaillées à suivre d'ici fin 2017. Exemples où l'utilisation de la technologie peut être développée :

  • Technologie mobile pour l'évaluation des besoins / le suivi post-distribution;
  • Plateformes numériques et appareils mobiles pour les transactions financières;
  • Communication avec les personnes affectées via des centres d'appels, messagerie SMS, etc.
  • Biométrie;
  • Énergie durable.

18. Harmoniser les accords de partenariat et partager l’information pour l’évaluation des partenaires ainsi que les données sur les personnes affectées, après que la protection des données ait été assurée d’ici fin 2017, pour gagner du temps et éviter les doublons dans les opérations.

Les organisations humanitaires s'engagent à :

19. Fournir des structures de coût transparentes et comparables d'ici fin 2017. Nous reconnaissons que la gestion opérationnelle des signataires du Grand Bargain – les Nations Unies, l’Organisation Internationales pour les Migrations (OIM), le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et le secteur des ONG – puisse nécessiter des approches différentes.

20. Réduire la duplication de la gestion et autres frais en maximisant l'efficacité de l'approvisionnement et de la logistique pour les biens et services les plus souvent requis. L'achat partagé devrait tirer parti de l'avantage comparatif des organisations humanitaires et promouvoir l'innovation. Zones suggérées pour l’objectif initial :

  • transport / voyage;
  • gestion des véhicules et de la flotte;
  • assurance;
  • systèmes de suivi des envois;
  • achats inter-institutionnels / communs (articles non alimentaires, abris, WASH, nourriture);
  • services et équipements informatiques;
  • consultations commerciales;
  • services de soutien communs.

Les donateurs s'engagent à :

21. Effectuer un suivi fonctionnel commun et régulier, évaluer les performances et réduire les évaluations individuelles de donateurs, créer des évaluations, vérifications, processus de gestion des risques et de surveillance.

Axe de travail 5 : Améliorer les évaluations conjointes et impartiales des besoins

Les organisations humanitaires et les donateurs s'engagent à :

22. Fournir une évaluation des besoins unique, exhaustive, inter-sectorielle, méthodologiquement adaptée et impartiale pour chaque crise afin de renseigner les décisions stratégiques sur la façon de répondre et de financer, réduisant ainsi le nombre d'évaluations et d’appels lancés par des organisations individuelles.

23. Coordonner et rationaliser la collecte de données pour assurer la compatibilité, la qualité et la comparabilité et minimiser l’intrusion dans la vie des personnes affectées. Conduite de l'évaluation globale à travers un processus transparent et collaboratif, mené par le Coordinateur humanitaire / le Coordinateur Résident avec la pleine implication de l’Équipe Humanitaire du Pays et les clusters / secteurs, et dans le cas de catastrophes soudaines, si possible, par le gouvernement. Assurer que les évaluations sectorielles pour la planification opérationnelle soient entreprises sous le dénominateur commun d’un plan d'évaluation coordonné au niveau inter-cluster / sectoriel.

24. Partager les données d'évaluation des besoins en temps voulu, avec une atténuation appropriée de la protection et des risques de confidentialité. Décider conjointement des hypothèses et méthodes analytiques utilisées pour les prévisions et estimations.

25. Allouer des ressources et engager des spécialistes indépendants au sein des clusters pour renforcer la collection et l’analyse des données en toute transparence, de manière collaborative, ce qui comprend un bref résumé de la méthodologie et des limites analytiques de l'évaluation.

26. Prioriser la réponse humanitaire inter-sectorielle basée sur des preuves établies par l'analyse. Dans le cadre du Plan d'intervention humanitaire sur le terrain de l'IASC, cela relève de la responsabilité du Coordinateur Humanitaire / du Coordinateur Résident d’assurer le développement de plans d'intervention priorisés et fondés sur des preuves.

27. Commissionner des évaluations et examens indépendants sur la qualité des résultats de l’évaluation des besoins et sur leur utilisation pour la priorisation du renforcement de la confiance de toutes les parties prenantes à l’évaluation des besoins.

28. Effectuer une analyse des risques et des vulnérabilités avec les partenaires du secteur du développement et les autorités locales, dans le respect des principes humanitaires, pour assurer l'alignement de l'aide humanitaire et des programmes de développement.

Axe de travail 6 : Une révolution participative : inclure les personnes qui reçoivent de l’aide dans la prise de décisions qui affectent leur vie

Les organisations humanitaires et les donateurs s'engagent à :

29. Améliorer le leadership et les mécanismes de gouvernance au niveau de l'Équipe Humanitaire de Pays et des mécanismes de cluster / sectoriels pour assurer l'engagement et la responsabilité envers les personnes et les communautés touchées par les crises.

30. Élaborer des normes communes et une approche coordonnée pour l'engagement et la participation de la communauté, en mettant l'accent sur l'inclusion des plus vulnérables, soutenu par une plateforme commune de partage et d'analyse des données pour renforcer la prise de décision, la transparence, la responsabilité et limiter la duplication.

31. Renforcer le dialogue au niveau local et exploiter les technologies à disposition pour favoriser des retours plus souples, transparents et dûment sécurisés.

32. Construire des liens systématiques entre les retours et les mesures correctives pour ajuster les programmes.

Les donateurs s'engagent à :

33. Un financement plus souple pour faciliter l'adaptation des programmes prenant en compte les retours des communautés.

34. Investir du temps et des ressources pour financer ces activités.

Les organisations humanitaires s'engagent à :

35. Assurer que, d'ici à fin 2017, tous les plans d'intervention humanitaire – et leur suivi stratégique – analysent et prennent en compte les contributions des communautés affectées.

Axe de travail 7 : Accroître la planification et le financement pluriannuels et collaboratifs de l'aide humanitaire

Les organisations humanitaires et les donateurs s'engagent à :

36. Accroître la planification pluriannuelle, collaborative et flexible et les instruments de financement pluriannuels et documenter les impacts sur l'efficience et l'efficacité des programmes, veiller à ce que les bénéficiaires appliquent les mêmes dispositifs de financement avec leurs partenaires opérationnels.

37. Soutenir dans au moins cinq pays d'ici fin 2017 une planification pluriannuelle et collaborative et des plans d'intervention basés sur le financement pluriannuel et suivre et évaluer les résultats de ces réponses.

38. Renforcer les efforts de coordination existants pour partager l’analyse des besoins et des risques entre les secteurs du développement et de l’humanitaire, et mieux ajuster les outils de planification et d’intervention humanitaire et de développement tout en respectant les principes des deux secteurs.

Axe de travail 8 : Réduire la part des contributions pré-affectées des donateurs

Les organisations humanitaires et les donateurs s'engagent à :

39. Déterminer conjointement, chaque année, la manière la plus efficace et la plus efficiente de rendre compte des fonds non-affectés ou légèrement pré-affectés et d’initier ces rapports d’ici à fin 2017.

40. Réduire le degré d’affectation des fonds provenant des gouvernements et des groupes régionaux qui font actuellement preuve de peu de flexibilité en termes de financement. Les organisations humanitaires s'engagent en retour à faire de même avec leur financement lors de son acheminement vers leurs partenaires.

Les organisations humanitaires s'engagent à :

41. Être transparentes et partager régulièrement des informations avec les donateurs, en précisant les critères expliquant la façon dont laquelle les fonds de base et sans affectation particulière sont alloués (par exemple, pour les besoins urgents, la préparation aux situations d'urgence, les crises oubliées, l’amélioration de la gestion)

42. Accroître la visibilité des financements non-affectés et légèrement pré-affectés, reconnaissant ainsi la contribution faite par les donateurs.

Les donateurs s'engagent à :

43. Réduire progressivement l'affectation de leurs contributions humanitaires. L'objectif est d'aspirer à atteindre un objectif mondial de 30% des contributions humanitaires qui ne sont pas affectées à des fins spécifiques ou légèrement pré-affectées d’ici à 2020.

Axe de travail 9 : Harmoniser et simplifier les exigences en matière de rapports

Les organisations humanitaires et les donateurs s'engagent à :

44. Simplifier et harmoniser les exigences en matière de rapports d'ici fin 2018 en réduisant leurs volumes, en s’accordant conjointement sur une terminologie commune, en identifiant les exigences essentielles et en développant une structure de rapport commune.

45. Investir technologiquement et dans les systèmes de reporting pour permettre un meilleur accès à l'information.

46. Améliorer la qualité des rapports pour mieux refléter les résultats, permettre l'apprentissage et accroître l'efficacité des rapports.

Axe de travail 10 : Renforcer l'engagement entre acteurs humanitaires et du développement

Les organisations humanitaires et les donateurs s'engagent à :

47. Utiliser les ressources et les capacités existantes pour mieux réduire les besoins humanitaires sur le long terme pour contribuer aux résultats des Objectifs de Développement Durable. Augmenter considérablement la prévention, la mitigation et la préparation à des actions précoces pour anticiper et sécuriser les ressources pour un rétablissement rapide. Cela devra être le but non seulement des organisations humanitaires et des donateurs, mais aussi des gouvernements nationaux à tous les niveaux, de la société civile, et du secteur privé.

48. Investir dans des solutions durables pour les réfugiés, les déplacés internes et dans un soutien durable aux migrants, les rapatriés et les communautés hôtes / d'accueil, ainsi que pour d'autres situations de vulnérabilités récurrentes.

49. Accroître les programmes de protection sociale et renforcer les systèmes nationaux et locaux et les mécanismes d'adaptation afin de renforcer la résilience dans des contextes fragiles.

50. Effectuer une analyse conjointe des risques multiples et des vulnérabilités, et une planification pluriannuelle, lorsque cela est possible et pertinent, avec une coordination nationale, régionale et locale afin de parvenir à une vision commune des résultats. Une telle vision commune sera développée sur la base d’une analyse des risques partagés entre les secteurs de l’aide humanitaire, du développement, de stabilisation et de consolidation de la paix.

51. Galvaniser de nouveaux partenariats qui apportent des capacités et des ressources supplémentaires aux États en crise grâce aux Banques Multilatérales de Développement, dans le cadre de leur mandat, et favoriser les partenariats innovants avec le secteur privé.